Il arrive un moment où la fatigue émotionnelle, l’anxiété, les conflits intérieurs ou les pensées envahissantes deviennent trop lourds à porter seul. À ce stade surgit souvent une question délicate : faut-il consulter un psychologue ou un psychiatre ? Derrière cette hésitation, il y a bien plus qu’un choix de praticien. Il y a un pas vers soi, vers une nouvelle manière de prendre soin de sa santé mentale, au même titre que l’on prend soin de son cœur, de ses muscles ou de sa respiration. Comprendre qui fait quoi, comment et dans quel cadre, permet de sortir de la confusion et d’entrer dans un chemin de soin beaucoup plus aligné avec tes besoins réels.
Dans le paysage actuel du bien-être et de la thérapie, ces deux professions prennent une place essentielle. Le psychologue travaille principalement avec la parole, l’histoire de vie, les émotions, les relations. Le psychiatre, lui, est médecin, formé au diagnostic des pathologies psychiatriques et à la prescription de traitements médicamenteux. Tous deux peuvent accompagner une souffrance psychique, mais pas de la même façon, ni au même moment de ton parcours. Pour une personne en reconversion vers les métiers de l’accompagnement, distinguer avec finesse ces rôles est tout aussi crucial : cela permet d’orienter ses futurs patients avec justesse, et de composer des collaborations pluridisciplinaires éclairées.
Les frontières entre psychologie, psychiatrie, thérapies alternatives et approches psychocorporelles peuvent paraître poreuses. Pourtant, certaines balises sont claires : gravité des symptômes, urgence, besoin ou non de médicaments, projet de travail sur soi à moyen ou long terme. À travers ce texte, l’objectif est de t’offrir des repères concrets, nuancés, ancrés dans la réalité de terrain. Non pas pour t’enfermer dans des cases, mais pour t’aider à sentir quel type d’accompagnement résonne avec ta situation actuelle, ton rythme intérieur et ton environnement de vie.
En bref
- Psychologue : spécialiste de la psychothérapie, du comportement et des émotions, sans prescription de médicaments.
- Psychiatre : médecin spécialiste des troubles mentaux, habilité à diagnostiquer, prescrire et organiser une hospitalisation si besoin.
- Pour des difficultés légères à modérées (stress, anxiété, mal-être, relations compliquées), le psychologue est souvent l’interlocuteur de première intention.
- Pour des symptômes graves ou invalidants (idées suicidaires, hallucinations, trouble bipolaire, perte de contact avec la réalité), le recours au psychiatre est prioritaire.
- Les deux métiers peuvent collaborer : psychothérapie avec un psychologue + suivi médical avec un psychiatre quand la situation le nécessite.
- Le choix dépend de tes besoins, de ta sécurité, de tes attentes, mais aussi du remboursement, de ton lieu de vie et des délais de rendez-vous.
Psychologue : quand la thérapie par la parole devient un espace pour se comprendre
Le psychologue occupe une place centrale dans l’accompagnement psychologique contemporain. C’est vers lui que se tournent beaucoup de personnes lorsqu’elles ressentent un besoin de parler, de comprendre, de mettre du sens sur ce qu’elles vivent. Le cœur de son travail repose sur la rencontre, l’écoute active, l’analyse des schémas de pensée, des émotions et des comportements. Son cabinet devient un lieu où les expériences de vie peuvent être déposées sans jugement, puis revisitées avec délicatesse.
Sur le plan académique, le psychologue a suivi au minimum cinq années d’études universitaires en psychologie, validées par un master. Cette formation s’appuie sur les sciences humaines, la psychopathologie, la méthodologie, la recherche. Selon sa spécialisation, il peut s’orienter vers la psychologie clinique, la neuropsychologie, la psychologie du travail, la psychologie de l’enfant, et bien d’autres champs. Les stages complètent ce parcours : ils ancrent le savoir théorique dans la réalité des services hospitaliers, des institutions ou des cabinets privés.
Dans les séances, le psychologue mobilise plusieurs grandes familles de thérapies. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), par exemple, s’intéressent aux liens entre pensées, émotions et comportements. Elles proposent des exercices concrets pour repérer les croyances limitantes, les réactions automatiques et les transformer progressivement. Les approches humanistes, centrées sur la personne, veulent soutenir l’élan de croissance intérieure, en valorisant l’authenticité, l’estime de soi, la responsabilité personnelle. Les thérapies psychodynamiques, elles, explorent les traces du passé, les conflits inconscients, les répétitions qui entravent la liberté d’aujourd’hui.
Il existe de nombreuses raisons de pousser la porte d’un psychologue. Certaines personnes le consultent dans un moment de transition de vie : changement professionnel, parentalité, séparation, deuil, reconversion vers le bien-être. D’autres arrivent avec un diagnostic posé par un médecin généraliste, comme une dépression légère ou un trouble anxieux, et souhaitent un accompagnement non médicamenteux. D’autres encore cherchent simplement un lieu pour « faire le point », clarifier une direction intérieure, mieux comprendre leur mode de relation aux autres.
- Gestion du stress et de l’anxiété quotidienne (pression au travail, charge mentale, insomnies).
- Accompagnement des dépressions légères à modérées, sans nécessairement recourir aux médicaments.
- Travail sur les relations (couple, famille, équipe professionnelle) quand les conflits se répètent.
- Exploration du développement personnel : confiance en soi, estime, positionnement, choix de vie.
- Soutien lors de traumas anciens ou récents, parfois en lien avec d’autres approches psychocorporelles.
Un exemple concret : Camille, 32 ans, consultante, sent monter une anxiété diffuse, des insomnies, un sentiment d’absurdité dans son travail. Elle ne présente pas de risque vital, ni de rupture avec la réalité, mais son quotidien devient lourd. En rencontrant un psychologue spécialisé en TCC, elle apprend à repérer ses pensées catastrophistes, à ajuster son perfectionnisme, et à se reconnecter à ce qui a du sens pour elle. Cette démarche, étalée sur plusieurs mois, transforme autant sa manière de vivre son job que sa relation à elle-même.
Côté accès et remboursement, la situation a évolué. Certains dispositifs, comme MonPsy ou des conventions avec des mutuelles, permettent une prise en charge partielle de séances chez un psychologue conventionné. D’autres consultations restent à charge, mais peuvent être couvertes en partie par des complémentaires santé. Cela peut influencer le rythme des séances, la durée de l’accompagnement et la possibilité de s’engager dans un travail de fond.
| Aspect | Psychologue |
|---|---|
| Formation initiale | Master universitaire en psychologie (bac+5) avec stages cliniques |
| Outils principaux | Entretiens cliniques, tests psychologiques, psychothérapies (TCC, humaniste, psychodynamique, systémique…) |
| Prescription de médicaments | Non, pas d’ordonnance possible |
| Types de situations | Stress, anxiété, dépression légère à modérée, conflits relationnels, développement personnel |
| Durée habituelle du suivi | De quelques séances à plusieurs mois, parfois plus, selon l’objectif |
Le psychologue offre ainsi un espace précieux pour relire sa vie et apprivoiser ses émotions. Dans la section suivante, une autre figure clé du soin psychique sera explorée : le psychiatre, ce médecin spécialiste qui intervient lorsque la souffrance prend une dimension plus médicale.

Psychiatre : médecin de la santé mentale et repère en cas de troubles graves
Le psychiatre est parfois associé uniquement à l’hôpital ou aux situations extrêmes. En réalité, il occupe surtout un rôle de médecin spécialiste du psychisme, capable d’évaluer la dimension biologique, neurologique et médicale d’un trouble mental. Sa formation commence par un long cursus de médecine générale, suivi d’une spécialisation en psychiatrie. Ce bagage lui permet de poser un diagnostic, de prescrire des médicaments, de proposer une hospitalisation ou d’articuler un suivi avec d’autres professionnels, comme les psychologues ou les infirmiers en psychiatrie.
Ce spécialiste intervient souvent lorsque les symptômes dépassent le cadre d’un simple mal-être. Il peut s’agir d’une dépression sévère avec idées suicidaires, d’un épisode psychotique où la personne entend des voix, d’un trouble bipolaire avec alternance marquée de phases d’euphorie et de phases dépressives, ou encore de troubles obsessionnels, de phobies très invalidantes. Dans ces cas, un traitement médicamenteux peut devenir un levier essentiel pour retrouver une stabilité minimale, nécessaire avant ou en parallèle d’un travail psychothérapeutique.
La panoplie thérapeutique du psychiatre ne se limite pas aux médicaments. Certains se forment à des psychothérapies spécifiques (TCC, thérapies de soutien, approche systémique, thérapies brèves) et combinent ainsi entretiens cliniques et pharmacologie. D’autres orientent davantage vers des psychologues ou psychothérapeutes partenaires, tout en gardant la responsabilité du suivi médical. Dans des situations rares mais critiques, le psychiatre peut envisager des techniques comme l’électroconvulsivothérapie (ECT), encadrée par des protocoles précis pour des dépressions résistantes.
Pour mieux percevoir le champ d’action du psychiatre, imagine Malik, 24 ans. Depuis plusieurs mois, il alterne périodes d’excitation intense (peu de sommeil, projets grandioses, dépenses excessives) et phases de découragement profond. Ses proches s’inquiètent de son comportement inhabituel. Un psychiatre établit un diagnostic de trouble bipolaire, prescrit un traitement stabilisateur de l’humeur, ajuste les doses au fil du temps et propose un suivi régulier. En parallèle, Malik rencontre un psychologue pour apprendre à repérer ses signaux d’alerte, travailler sur ses peurs et reconstruire ses projets de vie.
- Évaluation et prise en charge des troubles psychiatriques sévères (schizophrénie, troubles bipolaires, troubles psychotiques).
- Prescription de médicaments psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques, thymorégulateurs).
- Organisation d’une hospitalisation ou d’un suivi intensif en cas de crise aiguë ou de risque de passage à l’acte.
- Suivi au long cours des pathologies chroniques avec ajustement des traitements.
- Collaboration avec psychologues, généralistes, thérapeutes pour une approche globale.
Sur le plan pratique, les consultations chez un psychiatre sont généralement remboursées par l’Assurance Maladie, avec un complément éventuel des mutuelles, surtout lorsqu’il est conventionné. Ce cadre facilite l’accès aux soins pour les personnes dont la situation nécessite un suivi régulier mais qui disposent de moyens financiers limités. Néanmoins, les délais pour obtenir un premier rendez-vous peuvent être longs, en particulier dans certaines régions où les psychiatres sont peu nombreux.
| Aspect | Psychiatre |
|---|---|
| Formation initiale | Études de médecine (6 ans) + spécialisation en psychiatrie (4 à 6 ans) |
| Outils principaux | Diagnostic médical, prescriptions, entretiens cliniques, coordination de soins, hospitalisation |
| Prescription de médicaments | Oui, psychotropes et autres traitements nécessaires |
| Types de situations | Troubles graves, idées suicidaires, épisodes psychotiques, troubles bipolaires, dépressions sévères |
| Remboursement | Prise en charge par l’Assurance Maladie et les mutuelles selon les conventions |
Le psychiatre agit donc comme un garde-fou médical, capable d’intervenir lorsque la santé mentale engage la sécurité ou la vie de la personne. Pour mieux choisir vers qui se tourner, il reste à comparer plus finement les rôles, angles d’action et complémentarités entre psychologue et psychiatre.
Psychologue ou psychiatre : vidéo pour mieux visualiser les différences
Pour compléter ces repères théoriques, une ressource vidéo peut aider à ancrer concrètement les distinctions et les liens entre ces deux métiers de la santé mentale.
Psychologue ou psychiatre : différences essentielles pour s’orienter avec clarté
Une fois les deux métiers posés, la question revient : psychologue ou psychiatre, quelle différence concrète dans le quotidien d’un patient ? Au-delà des titres, c’est l’angle d’approche de la souffrance psychique qui varie. L’un se concentre sur les expériences, les émotions, les représentations. L’autre intègre les mécanismes biologiques, le fonctionnement du cerveau, les effets de certaines substances sur l’humeur ou la perception. Ces deux visions ne se contredisent pas, elles dessinent simplement deux portes d’entrée dans le soin.
La première grande distinction concerne la formation. Le psychologue s’enracine dans les sciences humaines, la clinique, la recherche en psychologie. Le psychiatre vient du champ médical, avec une vision organique de la santé et de la maladie. Cette différence influence leurs responsabilités légales : seul le psychiatre peut prescrire des médicaments, signer certains certificats médicaux, décider d’une hospitalisation, notamment en cas de danger. À l’inverse, le psychologue garde une liberté d’exploration psychique, sans contrainte de prescription.
Une autre différence touche à la durée et au rythme du suivi. La psychothérapie menée par un psychologue s’inscrit souvent sur plusieurs semaines ou mois, parfois plus, avec des séances régulières. Le suivi psychiatrique peut, lui, prendre la forme de consultations espacées (tous les mois, tous les trimestres), destinées à ajuster un traitement, faire le point sur l’évolution des symptômes, coordonner d’autres prises en charge. Dans certains cas, un psychiatre assure aussi un travail thérapeutique plus approfondi, mais ce n’est pas systématique.
L’approche de la relation thérapeutique est également marquée par des nuances. Le psychologue s’appuie largement sur le cadre de la psychothérapie : alliance, confiance, cadre sécurisant, écoute du rythme de la personne. Le psychiatre, tout en cultivant cette qualité de présence, doit aussi prendre en compte les impératifs médicaux : mesurer les risques, évaluer l’efficacité des médicaments, ajuster des posologies. L’un n’est pas plus « humain » que l’autre, mais leurs priorités ne sont pas toujours les mêmes à chaque instant du suivi.
- Le psychologue concentre son action sur la compréhension des mécanismes psychiques et la transformation par la parole.
- Le psychiatre s’attache à la stabilisation des symptômes et à la sécurité médicale, grâce à des traitements spécifiques.
- La psychothérapie peut être menée par l’un ou l’autre, selon la formation, mais le traitement médicamenteux reste réservé au psychiatre.
- Le psychologue est souvent consulté pour des difficultés modérées, le psychiatre pour des troubles plus sévères.
- Les deux peuvent collaborer dans un parcours de soins coordonné, notamment via le médecin généraliste.
| Élément comparé | Psychologue | Psychiatre |
|---|---|---|
| Parcours de formation | Université de psychologie (bac+5) | Faculté de médecine + spécialisation psychiatrie |
| Médicaments | Ne prescrit pas | Prescrit et ajuste les traitements |
| Type de prise en charge | Psychothérapies, bilans, soutien psychologique | Diagnostic, traitements, hospitalisation, parfois psychothérapie |
| Gravité des troubles pris en charge | Légers à modérés, parfois en complément de soins médicaux | Modérés à sévères, troubles psychiatriques avérés |
| Remboursement | Variable, parfois via mutuelle ou dispositifs spécifiques | Majoritairement pris en charge par l’Assurance Maladie |
Cette grille ne doit pas être lue comme une frontière rigide, mais comme un repère. Dans la vraie vie, beaucoup de parcours mêlent les deux. Parfois, un suivi débute chez un psychiatre pour traverser une crise aiguë, puis se poursuit avec un psychologue pour travailler plus finement sur les causes et les vécus. L’essentiel est de garder à l’esprit que ces deux métiers ne se concurrencent pas : ils construisent des ponts complémentaires au service de la personne.
Une autre ressource vidéo pour sentir ces nuances
Pour ancrer ces différences et complémentarités, une deuxième vidéo peut offrir d’autres exemples concrets de parcours de soins.
À qui s’adresser selon ses besoins : repères pratiques pour choisir entre psychologue et psychiatre
Arrive maintenant la question la plus intime : comment savoir, pour soi, à qui s’adresser ? Pour y voir plus clair, il peut être aidant de partir de ton expérience directe : ce que tu ressens, ce que tu vis au quotidien, l’impact de tes difficultés sur ta vie. L’idée n’est pas de t’auto-diagnostiquer, mais de poser quelques balises simples pour t’orienter sans te perdre dans la théorie.
Un premier critère est l’intensité des symptômes. Si tu traverses une période de stress, d’anxiété, de doute existentiel, de lassitude au travail, mais que tu continues à assurer ton quotidien, un psychologue est souvent une première porte pertinente. Tu vas pouvoir y déposer ce qui t’agite, mettre des mots sur ton ressenti, identifier les mécanismes en jeu, construire de nouvelles façons de te positionner. Si, à l’inverse, tu te sens au bord du gouffre, avec des pensées suicidaires, une incapacité à te lever, une perte totale d’élan vital, ou des hallucinations, la priorité est la sécurité : le psychiatre devient l’interlocuteur principal.
Un deuxième critère touche à ta relation aux médicaments. Certaines personnes souhaitent absolument éviter une prescription, d’autres sont ouvertes à cette possibilité, d’autres encore ont déjà une expérience de traitements psychotropes. Là encore, il ne s’agit pas de juger, mais de sentir ta position actuelle. Si l’idée d’un traitement te semble envisageable et que les symptômes te dépassent, un psychiatre pourra évaluer s’il est utile d’y recourir. Si tu veux d’abord explorer des voies non médicamenteuses pour un trouble modéré, le psychologue est plus adapté.
La dimension administrative et financière joue aussi un rôle. En France, les consultations psychiatriques sont en grande partie remboursées, ce qui peut alléger la décision. Les séances chez un psychologue peuvent être partiellement prises en charge, selon les dispositifs en place et ton assurance complémentaire, mais restent parfois plus coûteuses. Pour certaines personnes, alterner un suivi régulier chez un psychologue avec des consultations ponctuelles chez un psychiatre pour le volet médical peut constituer un équilibre viable.
- Si tu vis des difficultés relationnelles, professionnelles ou émotionnelles sans danger immédiat : orientation préférentielle vers un psychologue.
- Si tu présentes des signes de trouble grave (idées suicidaires, délires, perte de repères) : orientation prioritaire vers un psychiatre.
- Si tu hésites, ton médecin généraliste peut évaluer ta situation et te diriger vers le bon interlocuteur.
- Tu peux, dans certains cas, consulter les deux : psychothérapie avec un psychologue, suivi médical avec un psychiatre.
- Les recommandations de proches ou de professionnels déjà rencontrés peuvent aussi t’aider à faire ton choix.
| Situation vécue | Professionnel à privilégier | Objectif principal |
|---|---|---|
| Stress au travail, insomnies, perte de sens | Psychologue | Comprendre les mécanismes, ajuster les comportements, retrouver de la clarté |
| Idées suicidaires récurrentes, risque de passage à l’acte | Psychiatre (voire urgences psychiatriques) | Assurer la sécurité, stabiliser la situation, envisager un traitement |
| Trouble bipolaire diagnostiqué | Psychiatre + psychologue | Stabiliser l’humeur, apprendre à vivre avec le trouble, renforcer les ressources |
| Envie de mieux se connaître, projet de reconversion | Psychologue | Explorer ses valeurs, ses peurs, ses élans, clarifier un projet |
| Crise aiguë avec hallucinations ou délire | Psychiatre, éventuellement hospitalisation | Protéger la personne, apaiser la crise, engager un suivi structuré |
Dans ce paysage, le médecin généraliste reste un allié central. Il te connaît souvent depuis longtemps, peut écouter ton récit, repérer des signaux d’alerte, et proposer une orientation adaptée. Il peut aussi coordonner les différents intervenants, surtout si tu es suivi par plusieurs professionnels. En filigrane, quelque chose reste fondamental : oser reconnaître que tu as besoin d’aide n’est pas un échec, c’est un mouvement de responsabilité et de soin envers toi-même.
Pour les futurs thérapeutes : articuler son rôle avec psychologues et psychiatres
Si tu te situes du côté des personnes en reconversion vers le bien-être, la question psychologue/psychiatre prend une autre couleur. Il ne s’agit plus seulement de choisir pour toi, mais aussi d’apprendre à orienter les personnes que tu accompagneras. Que tu te formes à la sophrologie, au breathwork, au yoga thérapeutique, au coaching ou à une autre approche, tu rencontreras forcément un jour quelqu’un dont la souffrance dépasse ton cadre de compétence.
Dans ce contexte, connaître les limites de ton rôle est un acte d’éthique. Savoir repérer une dépression qui s’aggrave, un risque suicidaire, des signes de rupture avec la réalité, est indispensable pour orienter sans tarder vers un psychiatre ou un psychologue clinicien. À l’inverse, identifier qu’une personne a surtout besoin d’un espace pour déposer son stress, réguler son système nerveux, retrouver un ancrage dans son corps, peut t’amener à proposer une collaboration fluide avec un psychologue qui travaillera plutôt sur les pensées et les schémas relationnels.
Pour un thérapeute en devenir, il est précieux de tisser, au fil du temps, un réseau de professionnels de confiance : psychologues, psychiatres, médecins, travailleurs sociaux. Ces alliances permettent de ne pas rester seul face à des situations complexes, et de proposer des passerelles adaptées. Il ne s’agit pas de « déléguer » la difficulté, mais de reconnaître que chaque métier a sa couleur, ses outils, son champ d’action légitime.
- Développer une culture commune de la santé mentale, en se formant régulièrement.
- Clarifier, dans ta communication, ce que tu proposes et ce que tu ne proposes pas.
- Identifier des signaux d’alerte qui nécessitent l’intervention d’un psychologue ou d’un psychiatre.
- Construire un réseau local de professionnels référents vers lesquels orienter.
- Prendre soin aussi de ta propre hygiène émotionnelle pour éviter l’épuisement.
| Type de praticien du bien-ĂŞtre | Collaboration avec psychologue | Collaboration avec psychiatre |
|---|---|---|
| Sophrologue | Complément pour la gestion du stress, accompagnement émotionnel | Relais en cas de symptômes sévères, suivi médical des troubles |
| Praticien en breathwork | Travail conjoint sur les traumas, régulation du système nerveux | Validation de l’absence de contre-indications psychiatriques aiguës |
| Professeur de yoga thérapeutique | Articulation avec psychothérapie pour les troubles anxieux ou burn-out | Suivi de pathologies comme le trouble bipolaire ou la schizophrénie stabilisée |
| Coach en reconversion | Orientation vers psychologue en cas de blocages profonds ou de souffrance ancienne | Orientation vers psychiatre si souffrance dépressive sévère ou idées suicidaires |
Au fond, devenir thérapeute, quel que soit le champ choisi, c’est apprendre à écouter la vie à travers l’autre, à sentir quand ton outil est juste et quand il est temps d’inviter un autre professionnel à entrer dans la danse. Psychologues et psychiatres ne sont pas des autorités lointaines : ce sont des alliés possibles sur ton chemin d’accompagnant, des partenaires avec lesquels bâtir des ponts entre corps, cœur et esprit.
Comment savoir si mes symptĂ´mes relèvent plutĂ´t d’un psychologue ou d’un psychiatre ?
Observe d’abord l’intensitĂ© et l’impact de ce que tu traverses. Si tu te sens dĂ©passĂ© mais que tu continues Ă fonctionner au quotidien (travail, vie sociale, sommeil globalement prĂ©servĂ©), un psychologue est souvent une première Ă©tape adaptĂ©e. S’il y a des idĂ©es suicidaires, une perte de contact avec la rĂ©alitĂ©, des comportements dangereux ou une souffrance très intense qui t’empĂŞche de fonctionner, il est important de consulter en prioritĂ© un psychiatre ou les urgences. En cas de doute, ton mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste peut t’aider Ă trancher.
Peut-on voir un psychologue et un psychiatre en mĂŞme temps ?
Oui, et c’est mĂŞme frĂ©quent. Beaucoup de personnes bĂ©nĂ©ficient d’un suivi mĂ©dical avec un psychiatre pour la stabilisation des symptĂ´mes et l’ajustement d’un traitement, tout en poursuivant une psychothĂ©rapie rĂ©gulière avec un psychologue. Les deux approches se complètent : l’une agit sur les dimensions biologiques et la sĂ©curitĂ©, l’autre sur l’histoire de vie, les Ă©motions, les relations et les choix de vie.
Un diagnostic de dépression implique-t-il automatiquement des médicaments ?
Non. Un diagnostic de dĂ©pression, mĂŞme sĂ©vère, n’aboutit pas systĂ©matiquement Ă une prescription mĂ©dicamenteuse. Le psychiatre ou le mĂ©decin Ă©value plusieurs paramètres : intensitĂ© des symptĂ´mes, risque suicidaire, antĂ©cĂ©dents, contexte de vie, prĂ©fĂ©rences de la personne. Pour des dĂ©pressions lĂ©gères Ă modĂ©rĂ©es, une prise en charge psychothĂ©rapeutique chez un psychologue peut suffire. Lorsque la dĂ©pression est plus grave ou rĂ©sistante, les mĂ©dicaments deviennent souvent un levier important.
Les séances chez le psychologue sont-elles remboursées ?
Les règles de remboursement évoluent régulièrement. Certains dispositifs publics permettent une prise en charge partielle de séances chez des psychologues conventionnés, et de nombreuses mutuelles proposent aussi des forfaits annuels pour la psychothérapie. Cependant, toutes les séances ne sont pas systématiquement remboursées. Il est donc utile de se renseigner auprès de sa complémentaire santé et de vérifier si le psychologue est intégré à un dispositif pris en charge.
En tant que futur thérapeute, suis-je obligé de travailler avec des psychologues ou des psychiatres ?
Rien ne t’y oblige formellement, mais c’est fortement recommandĂ© pour rester dans un cadre Ă©thique et sĂ©curisant. Certains clients prĂ©senteront des troubles qui dĂ©passent les compĂ©tences de ta pratique. Pouvoir les orienter vers un psychologue ou un psychiatre de confiance est une marque de professionnalisme. Cela permet de ne pas rester seul face Ă des situations lourdes et d’offrir aux personnes un accompagnement global, oĂą chaque intervenant agit dans son domaine de lĂ©gitimitĂ©.


